C'est l'heure où l'on va se coucher. La maisonnée est déjà silencieuse, les enfants endormis depuis plusieurs heures. A pas de loup, à la lueur de la veilleuse dans l'obscurité de leurs chambres, évitant les jouets qui traînent à terre, je fais ma ronde.
D'un lit à l'autre les respirations calmes et régulières s'entremêlent – il faut prêter l'oreille. Parfois un léger ronflement témoigne d'un rhume qui se termine, parfois la main s'attarde sur le front fiévreux d'un enfant malade. Les yeux s'habituent à l'obscurité, devinant la couverture à remonter, le nounours à ramasser. Il y a ceux qui dorment toujours dans la même position, ceux qu'on retrouve souvent en travers du lit, ou la tête à la place des pieds, perdus dans le même sommeil profond, qui tressaillent à peine à la caresse effleurant leurs cheveux.
Et puis dans son berceau, les petits bras remontés à hauteur du visage, la petite joue rebondie du bébé qui appelle irrésistiblement un baiser.
De ce silence nocturne, demain, à l'aube, renaîtra l'effervescence d'une journée nouvelle.